Le musée du quai Branly
Toute l'histoire, illustrée et documentée, du chantier du musée du quai Branly.
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« L’ouverture du musée du quai Branly est l’aboutissement d’un rêve déjà ancien : celui de Claude Lévi-Strauss d’abord, d’André Malraux ensuite et enfin celui né de la rencontre entre Jacques Chirac, passionné depuis toujours par les arts du bout du monde, et Jacques Kerchache, auteur du manifeste « Les chefs-d’œuvre du monde entier naissent libres et égaux en droit ». De cette ferveur commune pour les arts non occidentaux est née l’idée de créer un lieu qui rende aux cultures minoritaires leur juste place dans les institutions muséales de la France. Dès 1995, le président de la République m’a demandé de conduire un groupe de réflexion sur ce futur musée. Le projet ne s’est pas fait en un jour, il a suscité des débats, traversé des tempêtes, rencontré des détracteurs, nourri des passions. L’accueil enthousiaste que le public réserve au musée du quai Branly depuis son ouverture est bien plus qu’une récompense, c’est la démonstration qu’une telle institution répond à une attente réelle et légitime et que ceux qui l’ont voulue avaient compris cette nécessité culturelle. Le projet architectural du musée du quai Branly est atypique. Il témoigne de la maturité du travail de Jean Nouvel. Répondant à des exigences spécifiques en matière d’image, d’identité, d’accessibilité et d’insertion urbaine, bénéficiant d’un site exceptionnel, à l’ombre de la tour Eiffel, il joue sur l’émotion, le dépaysement, la joie de la découverte. Le bâtiment, par son architecture novatrice, incarne parfaitement les ambitions qui étaient au cœur de ce grand projet : la tolérance, la reconnaissance et le respect des différences. Affirmation du refus d’une conception étriquée des savoirs et d’une hiérarchie des arts établie au détriment des productions artistiques des autres continents, il illustre l’engagement de la France voulu par Jacques Chirac en faveur de la diversité culturelle. C’est au contact des artistes, chercheurs et muséologues étrangers que se tisseront maintenant des liens durables avec la communauté scientifique et culturelle internationale. C’est aussi au contact des peuples autochtones que se forgera une appréhension plus juste de la manière de présenter et de faire vivre leurs patrimoines. Souhaitons que l’échange de ces regards et de ces questionnements nourrisse et enrichisse cette jeune et belle institution. »
Jacques Friedmann
Président d’honneur