Operations immobilières 116 - Assurance Construction
Les nouveaux défis de l’assurance construction !
Le 13 mai 1981, en ouvrant à l’école des ponts et chaussées le colloque intitulé : « l’assurance-construction : premier bilan et perspectives », deux ans après l’entrée en vigueur de la loi du 4 janvier 1978, Adrien Spinetta attirait l’attention des participants : constructeurs, assureurs, magistrats et juristes, sur six grands équilibres économiques nécessaires à la pérennité du système : l’existence d’un marché qui permette à la fois saine concurrence et maîtrise des coûts, le renforcement de la qualité et la compétence des experts, la place croissante que va prendre l’assurance des travaux sur existants, le développement de la prévention que justifie « la nécessité de ne pas prendre son parti de la sinistralité mais d’essayer d’en conjurer la fatalité », enfin le champ qu’il faut ouvrir à l’innovation. Et le père de la loi de résumer son propos par une question transverse : « faut-il accepter la fatalité du choix entre une assurance onéreuse et une protection réduite de l’usager ? ».
On peut le déplorer, mais les mêmes questions se posent quarante ans plus tard, sans doute avec une intensité accrue, que le dossier central de ce numéro traite en partie : comment réparer les désordres assurantiels suscités par une concurrence internationale débridée ? Comment améliorer la productivité du secteur de la construction pour en réduire les coûts ? Comment faire face à la massification annoncée des opérations de rénovation, notamment énergétique ?
Comment laisser toute sa place à l’innovation sans accroître la sinistralité ?
Bref, les indispensables équilibres de l’assurance-construction repérés par ce visionnaire qu’était Adrien Spinetta sont plus que jamais d’actualité.
Philippe Pelletier